Les églises du Pays basque

Au Pays Basque, les églises occupent une place centrale dans chaque village, symbolisant un attachement profond de la communauté. Ces édifices, souvent considérés comme les monuments principaux, présentent des caractéristiques architecturales uniques.

Le village de Biriatou
La proto-histoire marque l’arrivée des dolmens, structures mégalithiques caractéristiques, composées de trois grandes pierres verticales recouvertes d’une quatrième servant de toit. Ces édifices servaient de tombes collectives, les premiers lieux d'inhumation. La porte d'entrée du dolmen, par laquelle on plaçait le corps, était orientée vers l'est, en direction du soleil levant. Ce choix symbolisait la résurrection et la survie, une croyance partagée par de nombreuses civilisations. Cette tradition sera ensuite héritée par l'Église catholique, qui orientera ses églises, cimetières et tombes vers l'est, perpétuant ainsi le lien spirituel entre le soleil levant et l'idée de renaissance.

Le dolmen de Gaxteenia à Mendive

Au XVIᵉ siècle, avec l’introduction et la culture florissante du maïs, la région connaît un véritable essor démographique. Cela entraîne une augmentation de la fréquentation des églises le dimanche. Pour accueillir cette population croissante, des galeries sont alors construites à l’intérieur des églises basques (voir la vidéo ci dessous de l'église Notre Dame de l'Assomption de Bidart) . Selon la densité de population, ces galeries pouvaient se décliner en une, deux, voire trois rangées superposées. Ainsi, plus une église dispose de galeries, plus cela témoigne de l’importance de la population locale au moment de leur construction.

Ces structures étaient réalisées par des charpentiers, et sur la côte basque, ce rôle revenait souvent aux charpentiers de marine. 


Les murs des églises, quant à eux, sont remarquablement épais, bâtis en pierre et laissés bruts ou recouverts de chaux, ce qui leur confère leur teinte blanche caractéristique.


L'église Saint-Nicolas de Guéthary

L'église Saint-Martin de Sare


L'église Saint-Laurent de Cambo-les-Bains

L'église de l'Assomption du village d'Arnéguy

 Dans la région de Saint-Jean-Pied-de-Port, on trouve des églises bâties en pierre de grès rose provenant de l’Arradoy, ce qui les rend facilement reconnaissables.


L'église de l'Assomption de la Vierge

En Soule, un autre élément remarquable est le mur de façade, souvent surmonté d’un clocher "trinitaire" ou "calvaire". Les clochers trinitaires, avec leurs trois pointes de même hauteur, symbolisent la Sainte Trinité. Si la pointe centrale est plus haute, il s’agit alors d’un clocher calvaire, évoquant la crucifixion du Christ.

L'église Saint-André de Gotein

L'église Saint-Martin d'Aussurucq

Les retables basques, eux, se distinguent par leur richesse et leur éclat. Ornés de peintures, de statues et de dorures, ils rappellent souvent le style baroque espagnol, particulièrement à l'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz (voir ci-dessous la vidéo).


Enfin, certaines églises comportent des portes et des bénitiers isolés, destinés aux "cagots". Cette population mystérieuse, présente au Pays Basque et dans le sud de la France, vivait en marge de la société locale. Bien que protégés par les seigneurs, leur origine demeure incertaine : étaient-ils gitans, lépreux ou simplement perçus comme différents ? Ce mystère reste entier, mais il témoigne d’une société où la séparation sociale était strictement observée.

La porte des Cagots de l'église de La Bastide-Clairence

À voir aussi : Christianisation et mythes basques - L'etxe, un espace religieux

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