L'etxe, la maison basque

La maison, ou l'etxe, est sacré, elle est plus q'un bien, elle a une mémoire et une histoire de famille.
L'etxe se transmet, d'ailleurs elle n'appartient pas à ses propriétaires, ce sont eux qui lui appartiennent.


Le legs de l'etxe s'effectuait de père en fils/filles aîné dans des circonstances spécifiques régies par le système juridique basque (un système juridique original s’est constitué qui, tout en garantissant la transmission de la propriété au sein de la famille, a fortement influé sur le système politique régional, s’appuyant sur les assemblées de « maîtres de maison ». 

Ce droit coutumier, appelé For en français Fueros en castillan en usage jusqu’à la Révolution, a perduré en pointillé jusqu’à nos jours, faisant fi de la Constitution et du Code Napoléon.
Cette tradition de ne pas morceler la propriété garantissait la survie et le maintien au dessus du minimum nécessaire. Comme dans les autres régions de système à maison, la maison basque, intimement liée à la terre qui est la source de subsistance, est d’une extrême importance. Elle symbolise la pérennité, la sécurité et la continuité de la propriété doit être protégée pour que celle de la famille soit assurée.
Ce droit coutumier désavantageait à l’évidence les cadets de la famille. Certains d’entre eux se révoltèrent et occupèrent, comme à Saint-Étienne-de-Baïgorry, des terres communes, possédées par les maîtres, ou s’installèrent dans des bordes (maisons rustiques destinées aux troupeaux et à leurs bergers) et créèrent ainsi de nouveaux peuplements. Ces nouveaux feux sont à l’origine, entre autres, des villages de Banca, des Aldudes et d’Urepel.



Dans la société basque, les gens s'appelaient par le nom de leur maison, pas par leurs noms de famille".



La maison hébergeait jusqu'au XXe siècle trois générations sous le même toit : grands-parents, parents, et enfants, parfois frères et soeurs célibataires.


D’après Caro Baroja, le mot etxe apparaît dès le XIIe siècle dans le « Guide du pèlerin de Compostelle ». Dans de vieux documents navarrais, on trouve les formes : Echeverri, Echerry, Echarry et au Moyen Âge : Echagüe, Echano, Echarri ainsi que Esceverrianensis pour « d’Etcheverria ». Le mot eche se trouve dans des toponymes alavais du XIe siècle (un document de 1025, provenant de San Millán, cite deux Essavarri dans le district de Gamboa). Rappelons enfin que le prénom « Xavier » (Xabier) dérive du mot basque exaberri (maison neuve).

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