Les armoiries d'Ascain

" D'or au chêne de sinople terrassé du même, fruité d'or, fûté au naturel et au sanglier de sable brochant sur le fût ; à la bordure de gueules chargée de huit flanchis d'or "


Ces armes ont été adoptées en 1988.
Elles dérivent de celles de Juan de Agorreta y Ascanio, qui en 1505 est seigneur de Agorreta en Navarre et de Ascain en Labourd. Mais dans les armes d'origine des Agorreta y Ascanio, le sanglier n'est pas passant ; il est courant et charge un homme d'armes, ce qui lui confère une attitude beaucoup plus agressive.
L'activité de l'ancien port devait être importante ; étaient expédiés vers Saint Jean de Luz, du bois pour les constructions navales, des dalles et des pierres de gré. L'exploitation des carrières était affermée ; elles étaient dans les biens communs et à ce titre, gérées par l'assemblée paroissiale des chefs de maisons, comme dans l'ensemble du Labourd. Le chemin primitif ralliait Saint Jean de Luz par la rive gauche de la Nivelle. On dénombrait plusieurs forges (Olhaberria), et moulins sur la Nivelle : Errota Berria près du pont Romain (construit au XVII° siècle), Errotanea, Xakarroko Errota, Errota Zahar à l'ancienne paroisse de Serres.
L'ancien territoire de Serres s'étendait entre Ascain et Saint Jean de Luz. Il englobait les actuels lotissements Lur Eder, Tipulanea, Monsegur, le golf, la plaine des sports et le lycée de Chantaco, jusque les hauteurs de la vieille route de Saint Pée. La chapelle Saint Jacques de Serres, toujours existante, était une annexe de l'église Sainte Marie d'Ascain. Le château de Fagosse, maison noble de Serres citée en 1235, appartenait aux Urtubie, maison noble d'Urrugne. La paroisse de Serres comptait 63 habitants en 1778 et 77 en 1820. La commune fut dissoute et partagée entre Ascain et Saint Jean de Luz par ordonnance du 19 juillet 1845.
A Ascain, on dénombrait 240 feux (1500 habitants) en 1650. L'église a été agrandie au XVIII° siècle ; le clocher-tour, caractéristique labourdine, est de 1627.
La paroisse était incluse dans la zone maritime (comme Sare, mais pas comme Saint Pée), et donc à ce titre soumise à l'enrôlement obligatoire pour servir la marine royale ; en 1697, il y avait 61 marins (4% de la population). Le chêne est omniprésent dans l'héraldique basque, par sa nature il évoque la puissance ; à sa régénération régulière est associée l'idée de durée et d'immortalité. Le sanglier est connu pour son courage ; de plus, lui sont également attribuées sagesse et connaissance. Mais associés, le chêne et le sanglier (ou l'ours), ont une signification bien plus forte. L'animal et la forêt sont indissociables et complémentaires. Sous l'ancien régime, la forêt est un facteur économique essentiel. Le bétail y vivait en libre parcours ; les troupeaux de porcs se nourrissent de glands ; on récolte les châtaignes ; le bois sert à la construction et au chauffage. Le chêne est également exploité pour les forges ou les tanneries. Les habitants avaient droit à l'usage exclusif des terres communales, la gestion de ces biens était collective. Le chêne et le sanglier sont une allégorie à la vie, à la nature et à l'amour de la terre.
On a vu que dans les armes d'origine des Agorretta, dont sont tirées les armes communales, que le sanglier charge un homme d'armes ; il faut comprendre qu'il défend le bien commun contre un ennemi ou plus sûrement, il s'oppose aux prétentions nobiliaires qui ambitionnait d'utiliser ou de s'approprier les biens collectifs.

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