Mythologie Basque : Mari

Mari est une divinité féminine qui est considérée comme le chef ou la reine de toutes les divinités qui peuplent le monde.
Mari se représente de nombreuses fois sous forme d'une dame vêtue de façon élégante ; elle apparaît dans certains récits portant dans ses mains un palais en or. 

 D'autres disent l'avoir vue sous forme d'une femme jetant des flammes.
Mari selon Nestor Basterretxea

Mari habite le monde souterrain et en sort, tout comme Sugaar, par le biais de grottes et gouffres, c'est pour cela que Mari apparaît en de tels lieux plus souvent qu'ailleurs. On croit en général que les demeures de Mari sont richement ornées, l'or et les pierres précieuses y abondent. 

La grotte de Mari sur la face est de l'Anboto en Biscaye

On dit parfois que Mari a pour époux Maju ou Sugaar. Lorsque les deux se rencontrent, ils déchaînent une furieuse tempête de pluie et de grêle.

Outre les innombrables génies qui sont ses domestiques, dans son antre Mari possède parfois une jeune captive.
La captive s'appelle également Mari. Divers motifs l'ont conduite dans cette condition. Parfois c'est l'exécution d'une promesse ou d'un engagement de sa mère. A d'autres occasions, elle est capturée suite à une malédiction de la mère.

Selon les lieux, on dit que Mari reste assise près du feu en arrangeant sa chevelure, qu'elle file, qu'elle se peigne assise au soleil à l'entrée de sa caverne, qu'elle démêle le fil à l'entrée de sa maison, en particulier quand il fait soleil et que l'on voit de lourds nuages de tempête.

Mari déclenche des tempêtes, tout comme son fils Mikelats. Dans beaucoup d'endroits, on pense qu'elle sort les vents et les nuages de gouffres pour les envoyer sur les villages.
Le châtiment le plus courant qu'elle fait subir aux habitants des villages est la chute de grêle. D'après plusieurs légendes, afin d'éviter les chutes de grêle et autres maux, on avait recours autrefois à la célébration de messes et à des conjurations à l'entrée de certaines grottes.
On dit que pendant ces orages, Mari est montée sur un chariot tiré par quatre chevaux ; elle sillonne ainsi les airs en pilotant les nuages. Le seul fait que Mari se laisse voir est le signe d'une tourmente proche.

Celui qui va consulter Mari ou qui va lui rendre visite doit se soumettre à certaines formalités. Ainsi,
. il faut la tutoyer
. il faut sortir de la caverne de la même façon que l'on y est entré à savoir que si on entre en regardant devant soi, il faut sortir à reculons en regardant toujours vers la caverne.
. il ne faut pas s'asseoir dans la caverne alors que l'on est en sa présence.
Celui qui pénètre dans la caverne sans y avoir été invité et qui s'empare indûment de quelque objet lui appartenant, celui-là sera puni ou menacé de châtiment.

Mari condamne le mensonge et le vol, l'orgueil et la vantardise, le non accomplissement de la parole donnée, le non respect que l'on doit à tout un chacun ainsi que la non assistance mutuelle. Les délinquants sont punis par la privation ou la perte de ce qui fut l'objet du mensonge, vol, ...
Très souvent Mari châtie les fautes. Elle suscite des états qui nous tourmentent intérieurement. Elle punit également en s'emparant de choses appartenant aux coupables.

Mais Mari sait aussi récompenser ceux qui ont foi en elle et qui s'adressent à elle. Elle peut être également de bon conseil.

Mari selon Josu Goñi

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