Les armoiries d'Anglet

" D'argent à trois pins de sinople au pied nourri futés de sable posés sur quatre ondes alternées d'azur et d'argent, au chef de gueules au léopard d'or tenant de la dextre un dard du même posé en bande "


Armes adoptées par la commune d'Anglet en 1937.

Anglet est d'abord connue pour ses peuplements primitifs dans ces lieux qui deviendront les futurs quartiers. Ainsi, dans le Livre d'Or en 1149, sont cités Johann de Berindos (Brindos), Lobet de Sincos. Brindos était une paroisse dans laquelle existaient les domaines, sans doute nobles, de Uzater (Sutar), Urcos, Belay. De même, il y avait une chapelle à Saint-Léon à Bayonne vers 1089 ; cette communauté naquit de l'expansion démographique de Bayonne. 
Mais Saint-Léon, Brindos et Beyris étaient semble-t-il des peuplements indépendants de Bayonne, mais ils n'échappaient pas à l'emprise tentaculaire de leur voisin.
Le nom d'Anglet, apparaît pour la première fois en 1253 " J. de Fausagui qui esta ad Anglet " ; mais Anglet et Brindos étaient encore distinctes au XVI° siècle ; en 1567, au Biltzar de Labourd, les deux paroisses sont représentées.
Anglet avait son port Fausquete (Hausquette, citée en 1307) ; l'activité y était réduite et locale ; on y chargeait de la résine, du vin, du cidre et du blé. Ce vaste territoire d'Anglet, qui comprenait des plateaux, des barthes, de nombreux cours d'eau et marécages, une dizaine de moulins, des vignes…était essentiellement agricole. Elle assurait l'approvisionnement de Bayonne, dont elle était la banlieue rurale.
Les conflits entre Anglet et Bayonne se généraliseront pour la maîtrise des sols dès le XVI° siècle. Lors de l'ouverture du boucau neuf en 1578, réalisée sur des terres utilisées pour le pacage par les habitants d'Anglet, Bayonne prétendait exercer sur ces terres les droits de seigneurie et de propriété, comme il l'exerçait sur l'ancien tracé jusqu'à Capbreton et Vieux Boucau. Pour autant, les Bayonnais estimaient que la nouvelle embouchure n'avait en rien altéré leur juridiction sur cet ancien tracé.
D'autres litiges surviendront entre les deux populations au sujet des barthes de Balichon ; les gens d'Anglet estimaient être en droit d'y faire pacager leur bétail. Une sentence arbitrale de 1525, accorde la juridiction de Bayonne sur ces terres, mais attribue un droit de jouissance à Anglet pour le soutrage du jonc. La forêt angloye fut elle aussi l'objet des convoitises bayonnaises en 1725 ; l'affaire ira au Parlement de Bordeaux ; elle n'était toujours pas résolue lors de la Révolution.
Toujours au XVIII° siècle, plusieurs bourgeois nobles bayonnais (Sorhainde, Chavenau, Derdos, Moulia, Cabarrus…), acquirent des domaines à Anglet et, forts de leur condition, n'entendaient pas se soumettre aux règles collectives en matière d'imposition ; les Assemblées Capitulaires d'Anglet qui fonctionnaient suivant les Fors et Coutumes de Labourd, veilleront à l'observance des lois communautaires.
Dans les armes communales d'Anglet, les pins et les ondes évoquent bien sur la mer et la pinède, citées également par la devise gasconne " Mar et pignada per m'ayda " (mer et pinède pour m'aider). Le léopard est celui qui figure sur les armes du duché d'Aquitaine (de gueules à un léopard d'or), Richard Cœur de Lion, duc d'Aquitaine du chef de sa mère Aliénor en 1169, monte sur le trône d'Angleterre en 1189 ; c'est lui qui en 1198 portera pour la première fois les trois léopards d'or sur champ de gueules. La Normandie, autre possession continentale anglaise, arborera " De gueules à deux léopards d'or ". Le léopard anglo-gascon dressant le dard labourdin, revendique sans doute la double appartenance culturelle, gasconne et basque, de la communauté d'Anglet.

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