Le quartier Beyris disposait, au début du XXème siècle, d’un terrain de polo qui s’étendait sur plus de 8 hectares et qui appartenait à Etienne Balsan, homme fortuné qui avait acquis d’autres terrains alentour.
Coco Chanel, Etienne Balsan
& Léon de Laborde
Début 1939. La chute de Barcelone entraîne la fuite d’un demi-million de républicains espagnols qui tentent de trouver refuge en France. C’est la Retirada. Mais la France est alors peu encline à accueillir de nouveaux « étrangers » sur son sol. Les hommes sont parqués dans des camps, femmes, enfants et vieillards sont envoyés et dispersés dans toute la France.
A Bayonne les écuries du Polo sont réquisitionnées pour y entasser des centaines de ces réfugiés, couchés à même la paille, sans possibilité d’aller hors de l’enceinte.
Fin septembre 39 le « Centre d’hébergement du Polo » est fermé, les 260 femmes et enfants qui s’y trouvaient encore sont ramenés de force à la frontière espagnole.
Après la défaite de mai-juin 40 un million et demi de soldats français sont faits prisonniers, dont 80000 soldats provenant de l’empire colonial (Maghreb, Afrique, Indochine, Antilles, Madagascar…), et emmenés en Allemagne, répartis dans des stalags. Mais très vite les autorités nazies décident de renvoyer les prisonniers coloniaux en France où sont construits en hâte des « frontstalags » dans toute la zone occupée.


Mais le camp ne reste pas vide longtemps. Juste après la Libération c’est le temps de « l’épuration ».
Des centaines de présumés collaborateurs et trafiquants de marché noir sont arrêtés, d’abord emmenés à la Maison Blanche de Biarritz, au Château-Neuf ou à la Villa Chagrin de Bayonne. Puis transférés au « camp de concentration du Polo » (ainsi appelé à cette époque) qui ouvre le 18 septembre 1944, et gardés par des FFI. Près de 800 personnes (habitants de la région de Bayonne en majorité) vont passer par ce camp qui servait à la fois de camp d’internement et de centre de triage en attendant un transfert devant l’autorité judiciaire, une assignation à résidence, ou un internement à Gurs (pour 259 d’entre eux). Les derniers « détenus politiques et administratifs », comme on les désignait alors, sont transférés à Gurs le 20 avril 1945.



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