Une chanson, une histoire : Xalbadoren Heriotzean

                                


 Fernando Aire Etxart dit Xalbador, né le 19 juin 1920 et décédé le 7 novembre 1976 à Urepel.
À l’'époque, il n’est pas question de concours. Le bertsu se pratique à l’'auberge, sur un banc de bois. Mais quelque temps plus tard, Xalbador est repéré dans les premiers bertsu-crochet organisés en Iparralde. Là, il rencontrera Mattin Trecu (1916-1981), bouille ronde, petite taille. L’'antithèse du berger d'’Urepel. Mais ensemble, ils font la paire. Les organisateurs de concours de joutes côté basque espagnol les invitent ici et là.

« Je me souviens d’une journée effroyable où, sur la scène d’'Anoeta à Donostia, Xalbador s’est fait copieusement siffler par le public qui préférait voir gagner un bertsulari de chez eux. » Joxe Mari Iriondo, donneur de sujets très populaire, est journaliste pour une radio basque. « Alors Xalbador a terminé son couplet en disant : “Je vous aime quand même.” En une minute, il a cloué le bec au millier de spectateurs qui le chahutait. »

Loin d’être expansif, Fernando Aire impose le respect face au micro par ses traits d’humour et son incroyable sens poétique. « Quand il composait un bertsu dans sa tête (cela prend aux bertsularis entre 15 et 20 secondes), il souffrait comme une mère qui donne la vie », se souvient Joxe Mari Iriondo.

Xalbador s’est éteint un soir de novembre où son village lui rendait hommage. La fête n'’était pas finie qu’il s’effondrait d'une crise cardiaque. Il avait 56 ans. Des ruelles de Pampelune aux confins de la Soule, sa mort a bouleversé le Pays basque. Deux ans plus tard, le chanteur Xabier Lete compose un poème, « Xalbadorren heriotzean » (« La Mort de Xalbador »), devenu un classique, repris par toutes les générations. Y compris par des foules de non-bascophones, envoûtées par cette mélodie pleine de nostalgie.


2 versions de Xalbadorren heriotzean l'originale par Xabier Lete et celle de Erramun Martikorena

           
         

Commentaires

  1. Domezain 1963 ;une foule énorme s'engouffre sous un chapiteau :tous ces gens sont venus écouter les berstularis dont je pense Xalbador .Évidemment je n ai rien compris -ne parlant pas basque-mais je me souviens des rires et du ravissement de l'assemblée !Bernard Larrère

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