Le Miracle de Bayonne

Il y a 564 ans eut lieu dans notre cité le "Miracle de Bayonne" en voici l'histoire.

"1451 Bayonne était ville anglaise depuis 1152 soit 300ans. Eléonore d'Aquitaine, répudiée par Louis VII le jeune, épousa Henri Plantagenet, duc de Normandie et plus tard roi d'Angleterre. Elle lui portait en dot tout l'Ouest de la France et changea ainsi, en un instant, de par le droit public de l'époque, la nationalité d'un grand pays.
Mais, à lire les vieux documents, on voit que l'Angleterre traitait ses lointains sujets avec un libéralisme et une largeur de vues vraiment exceptionnelle. Elle faisait alors ce qu'elle fait d'ordinaire aujourd'hui pour ses possessions lointaines et ses colonies. L'Aquitaine était déjà, si vous le voulez, un Canada avant la lettre. Ce sont les faits qui nous l'apprennent.
Grâce aux secours de l'Angleterre, Bayonne acquit une importance commerciale et maritime considérable. Les marins bayonnais étaient réputés les premiers marins du monde. Le commerce de la ville jouissait d'une activité et d'une faveur extraordinaire. Savez-vous qu'à Séville, il y avait une « rue de Bayonne » et qu'à Londres l'évêque de Bayonne, le maire et les cent pairs, recevaient toujours l'accueil le plus courtois et le plus flatteur ?.
Bayonne avait pour gouverneur, au nom de l'Angleterre, en 1451, Jean de Beaumont, frère du connétable de Navarre et appartenant à cette grande famille d'outre-monts, toujours opposée aux intérêts français.
Les armées royales de Charles VII, devant Bayonne, avaient pour chefs Gaston IV, comte de Foix, souverain de Béarn, et le comte Dunois, compagnon de Jeanne d'Arc, en sa campagne de France.
Gaston de Foix avait 2 000 arbalétriers, avec archers, guisarmiers et pavisieux, tirés de son pays, « dont il faisait beau voir les montures et harnois de feste ».
Dunois avait 600 lances et un corps considérable d'archers, de guisarmiers et d'artilleurs. 1 000 à 1 200 Espagnols combattaient avec les Français (Castillans, alliés du roi ; Navarrais, hommes de Gaston de Foix) ; 600 Biscayens tenaient la mer contre les Anglais, avec 12 vaisseaux. Sommés de se rendre le 6 août, les Bayonnais refusèrent.
L'investissement complet de la ville par Dunois se fit le 7 août. Il s'était établi à l'est, du côté de Mousseroles, entre l'Adour et la Nive. Le comte de Foix se plaça à St. Léon, du côté de la Porte d'Espagne.
Le Sire d'Albret et le Vicomte de Tartas, arrivés 6 jours plus tard, campèrent à Saint-Esprit, d'où ils détruisirent le pont de bateaux et coupèrent toute retraite possible aux assiégés, de ce côté-là.
Ceux-ci, massés vers Saint-Léon, attaquèrent le premiers ; mais ils furent repoussés et ils abandonnèrent ce poste après avoir brûlé tous les édifices et laissé un grand fossé infranchissable entre eux et les Français. Gaston de Foix occupa aussitôt l'église des Augustins. Les assiégés en furent réduits aux petites sorties et aux coups de main ; mais le comte de Foix ayant délogé les gardes anglaises de l'église des Carmes à Lachepaillet, et les assiégés, apprenant bientôt l'approche des grosses bombardes de Dunois, commencèrent à faillir et entrèrent en composition, le 18 Août.
On stipula que la garnison sera prisonnière de guerre avec le gouverneur Jean de Beaumont et qu'il serait perçu une rançon de 40 000 écus d'or. La réddition de Bayonne, datée du 19 août 1451, laissait l'honneur sauf. La résistance avait duré 13 ou 14 jours, intense et vigoureuse de la part des Bayonnais, combattant par devoir et succombant, faute d'un secours vainement attendu.
Les Français devaient entrer dans la ville, le matin du vendredi, 20 août, pour prendre possession du Château-Vieux et occuper la cité.
Le lendemain, les portes étaient largement ouvertes. Des fanfares guerrières se faisaient entendre.
Les vainqueurs s'ébranlent et vont prendre possession. Ce sont les Français et leurs alliés : Gascons, et Béarnais de Gaston de Foix, Basques du Labourd, de Navarre et du Guipuzcoa, et aussi les Espagnols de Castille et du nord de l'Espagne.
Il est environ 7 heures du matin. Le ciel, tranquille et pur, bleu et serein, semble sourire à la terre. Le zéphyr caresse et agite les bannières, les étendards, et les pennons rouges, couleur des vaincus, qui surmontent les portes et les tours, les murs de la cathédrale et les fortifications de la ville.
Soudain, au-dessus du camp de Gaston de Foix, un peu à l'ouest, vers l'Espagne, apparaît une immense croix blanche et lumineuse, en forme de crucifix.
Alors, tous de faire le signe de la croix, d'adorer en silence, de se prosterner, d'acclamer parfois avec amour et avec foi le signe sacré de notre Rédemption. Et sur cette grande croix immobile, bientôt la couronne d'épines du divin Crucifié se transforme en blanches fleurs de lis.
Alors aussi, les Bayonnais sortent de leurs demeures, adorent la croix blanche, essuient leurs larmes et disent que le Ciel veut sûrement qu'ils soient Français par la blanche apparition de ce signe lumineux et aussitôt ils se dépouillent des livrées rouges d'Angleterre pour revêtir la blanche livrée française.
De nos jours, du Miracle de Bayonne, il ne reste que la croix blanche qui se trouve sur l'avenue de Pampelune, entre la porte d'Espagne et Saint Léon.


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